Une philosophie des sentiments
Il nous faut aussi savoir qu'une loi d'harmonie régit les vibrations personnelles les plus intimes, conscientes et inconscientes, de notre conscience assumée et de celles des profondeurs de notre subconscience ; et c'est d'un conflit avec cette harmonie que naît le mal, la souffrance. Or, c'est avec un retour graduel à cette harmonie, qui est soit de notre fait et volontaire soit échappant à notre volonté, que se rétablit l'état de santé ou, du moins, que disparaît ou s'atténue le mal et ses manifestations, c'est-à-dire l'équilibre harmonique de nos vibrations. Et comme dans toute pensée, dans toute œuvre consciente ou inconsciente de l'esprit, il y a des radiations en action ou en réaction, en émission et en réception, ces vibrations échangées sont toujours proportionnelles en intensité à l'action poursuivie et/ou réalisée. Aussi, l'émetteur d'ondes psychiques reçoit-il exactement ce qu'il a émis tôt ou tard, en conscience ou en inconscience. C'est tout simplement ce qu'on a toujours célébré comme étant la force pharamineuse de l'amour et, comme on le voit, cela ne relève pas uniquement du registre de la chanson, des fables ou des contes de fées.
Pour bien profiter de nos fluides, en assurer la parfaite gestion et l'épuration des ondes négatives de notre pensée quand elle verse dans la négativité, bref pour garder bon moral à notre être, il y a bien évidemment une discipline de la pensée à établir, une hygiène de l'âme à suivre, comme il y a une hygiène physique à observer pour maintenir la santé du corps.
Il nous faut donc être convaincus et surtout, au moindre doute, se rappeler et nous répéter encore et encore que la volonté, la confiance, l'optimisme sont autant de forces préservatrices, autant de remparts opposés en nous à toute cause de trouble, de perturbation, intérieure et extérieure. Elles suffisent parfois à elles seules à détourner certains maux ou les aspects de certains d'entre eux, tandis que le découragement, la crainte, la mauvaise humeur nous désarmant, nous y livrent sans défense. Le fait seul de regarder en face ce que nous appelons le mal, le danger, la douleur et la résolution de les affronter, de les vaincre en diminue l'importance et l'effet.
D'ailleurs, toutes les recettes pour un mieux-vivre, assez souvent d'origine américaine, relèvent de cette philosophie et ne font que développer ces mêmes principes codifiés et théorisés pour en faire méthode propre à la thérapeutique avec des résultats évidents, parfois considérables. Il en est ainsi de la plus récente technique proposée aux accompagnateurs des victimes de la maladie qui nous occupe reprenant une pratique destinée aux enfants comme technique d'apprentissage alternative (méthode Montessori) et qui, moyennant un jeu d'images, en relation avec les intérêts et les hobbies des patients, cherche à stimuler leur mémoire procédurale, celle relative aux gestes du quotidien ou savoir-faire acquis dans la vie, comme manger à la cuiller ou faire ses lacets, cette mémoire qui ne se perd pas ou juste au dernier moment même si elle peut être perturbée par le manque d’usage prolongé.
À part le côté formel soigneusement agencé, ces méthodes n'apportent rien de nouveau à ce que nous avons détaillé et ne nécessitent aucun apprentissage particulier ni aucune technique spéciale à avoir pour être utile et efficace auprès de notre malade sinon l'écoute de son cœur. Car parfois, et même souvent, les promoteurs de ce genre de méthode sont moins intéressés par les malades et les bienfaits réels ou supposés de leurs méthodes que de leurs retombées financières.
Or tout au long de notre accompagnement d'une maladie qui n'arrête pas d'évoluer et comme on aura appris à déjouer les pièges de notre nature humaine imparfaite portée sur le découragement, la fatigue, l'ennui, etc. ; il nous faudra aussi apprendre à éviter les arnaques commerciales et les purs produits marketing pour privilégier des produits disponibles et peu chers mais assurant l'essentiel. Le marché de l'exploitation de la désespérance étant prospère, la volonté de donner à nos chers malades le maximum ne manquera pas de nous amener à tomber dans les pièges multiples dont usent les commerçants. Ainsi, il n'est nul besoin de s'équiper en pommades spéciales supposées traiter efficacement la peau pour éviter les escarres, comme la Conveen, quand une pommade classique et peu chère de type Biafine est largement suffisante, tout comme une hygiène parfaite à l'eau et au savon est suffisante et n'exige pas de solutions particulières et forcément plus chères. Certes, on peut manquer de repères, et même si chercher le conseil avisé et désintéressé n'est pas nécessairement évident, il ne faut pas manquer d'essayer ; l'essentiel étant de rester vigilant et de se fier à sa propre expérience avec son malade tant qu'elle s'éclaire des qualités supérieures d'une âme de missionnaire.
Il est nécessaire aussi de démystifier le bénévolat et autres aides supposées gratuites aux familles ; c'est assez souvent devenu une industrie de la charité, un business et à tout le moins une situation d'appoint pour des privilèges et des avantages bien plus que le sacerdoce que cela suppose de la part de vrais bénévoles. Certes, ceux-ci existent encore, heureusement ; mais ils sont bien plus souvent et directement auprès des malades que dans des associations dont les membres ont tendance à relever d'une sorte d'aristocratie de la charité, une forme d'ostentation dans le domaine du social, ne s'adonnant à leur noble mission que selon certains rites, privilégiant les activités de prestige, supposant des retombées bénéfiques, plutôt que d'aller vers le malade, vers les aidant ou tout simplement faire œuvre de vraie charité sans se soucier de privilèges et d'intérêts mesquins.
Arrivant au moment où il nous faut synthétiser les éléments livrés en vrac de notre méthode en une sorte de modus operandi, nous n'y procéderons pas sans avoir à nouveau noté qu'eu égard à toutes les remarques et considérations distillées tout au long de nos développements passés, l'efficacité de la recette préconisée ne saurait faire de doute et elle doit au moins être admise sinon comme une certitude mathématique, du moins comme le résultat d'un calcul de forte probabilité. Et ce n'est pas parce que la médecine actuelle ou les savants officiels ignorent les phénomènes psychiques qui en constituent le fondement ou ne recommandent pas les techniques retenues par nous qu'il faille nous en tenir à l'absoluité du magister dixit.
Comme les corps célestes qui agissent sur nous et nous font réagir à leur influence, nous sommes en mesure, entourant notre malade, d'agir sur lui de par cette propriété du corps animal qui le rend susceptible d'une pareille action et réaction que l'on nomme magnétisme. Mais comme notre magnétisme n'est pas produit de manière continue à la puissance désirée correspondant à une forte et puissante volonté d'action du fait de nombre d'aléas connus de la nature humaine, dont notamment la fatigue, la variabilité des humeurs et leur essoufflement, ce qui est susceptible de manquer au patient qui, grâce à notre proximité physique et psychique est saturé des fluides bénéfiques que nous émettons, il nous faut être deux au moins pour se relayer auprès de lui et assurer sans discontinuité notre action salvatrice.
Mais si cela convient au malade à l'état avancé du mal où il sera immobilisé et parfois sans le moindre mouvement sinon d'ouvrir les yeux et de tenter de bouger les doigts, il sera insuffisant en début de maladie, notamment en phase d'agitation, quand le malade ne se contente pas de déambuler sans cesse, mais aussi d'être agressif. Dans ce cas, il nous faudra être plusieurs, trois au moins, pour se relayer et se répartir la tâche en ayant en tête la nécessité d'apprendre cette sorte de jeu de rôles consistant à savoir régulièrement s'adapter aux humeurs et réactions de notre malade. En l'occurrence, il nous faudra avoir toujours à l'esprit le réflexe de peur qui anime ses actions et réactions et le besoin concomitant d'être sécurisé par une complicité d'autant plus agissante et intelligente qu'elle sera forcément de courte durée du fait de la confusion installée dans la tête de notre malade le faisant pour un geste, un mot, une intonation, se détacher du complice de l'instant, se retourner contre lui, le fuir. Être trois, sinon deux pour le strict minimum, permettra d'alterner le rôle du complice aussitôt que change l'attitude du malade, l'essentiel étant qu'il ait toujours face à lui, à côté de la ou des personnes prises pour hostiles, quelqu'un pour voler à son secours et faire la stricte antithèse de ce qui aurait suscité sa défiance et sa colère.
Ces accompagnateurs doivent avoir toutes les qualités évoquées précédemment bien vivaces en eux en les pensant très fort pour être en syntonie entre elles et avec le malade ; en se relayant, ils doivent assurer par un même comportement, une identique dose d'optimisme, de volontarisme dans la tendresse et l'amour pour que les flux reçus par notre malade soient toujours continus et de haute intensité.
Bien évidemment, ces qualités peuvent paraître inatteignables, mais la certitude de leur résultat irréfragable est à la hauteur de cette difficulté ainsi qu'à la mesure des exigences de l'état de la personne accompagnée. Bien plus lourd encore est le poids de pareil accompagnement muant en un véritable sacerdoce du fait des erreurs que l'inattention ou le manque de vigilance peuvent nous faire commettre et dont l'issue est toujours grave sinon fatale. Les parades restent toujours à puiser dans ce système de veille périodique des valeurs guidant notre action ainsi que la rotation auprès du malade pour laisser la nature humaine souffler et les réserves d'énergie se renflouer ; et le meilleur dopant en la matière sera notre pensée disciplinée par notre volonté à aider l'être aimé en souffrance.
Nous l'avons vu, le magnétisme naturel de l'homme le fait posséder de merveilleuses ressources dont l'action des fluides sur le corps humain est la manifestation la plus évidente, aux propriétés multiples, aux résultats immenses sur le soulagement des souffrances les plus cruelles. Mais si la volonté puissante employée dans le sens du bien permet aux fluides, obéissant à un ardent désir de soulager le mal, de pénétrer l'organisme malade et d'y ramener graduellement vigueur et santé, elle peut aussi être cause de mal si elle charrie de mauvaises pensées, des doutes récurrents, des gestes artificiels et des actions sans âme, car cela corrompt les fluides qui nous entourent et le contact de ceux-ci va jeter le malaise et produire des impressions négatives chez ceux qui nous approchent, car tout organisme subit l'influence des fluides ambiants.