Aloïs, c'est qui ?


Aloïs réfère à cette expérience enrichissante d'un accompagnement de l'être cher frappé par la soi-disant maladie accolée à un nom célèbre.
À la faveur du vieillissement cérébral problématique, avec une culture des sentiments, bécothérapie et musicothérapie, l'on vit une expérience humaine inouïe.
Aloïs est ainsi le jumeau infernal de l'enfant joufflu, messager d'un infini amour insoupçonné...

Le b.a.ba. de la maladie d'Alzheimer (9)


Le dilemme clinique
du
diagnostic d'une maladie d'exclusion

 Extraits du livre de
P. Whitehouse et D. George
Le mythe de la maladie d'Alzheimer


Un dilemme clinique :

    Ce que la plupart des gens ne savent pas, c'est qu'en dépit de la certitude affichée par ceux qui étudient et traitent la maladie d'Alzheimer et qui propagent une histoire simpliste au public, les critères que les médecins utilisent pour diagnostiquer les patients avec maladie d'Alzheimer stipulent qu'un diagnostic définitif ne peut être établi que par une autopsie du cerveau.
    Mais même cet examen est problématique car, comme nous l'avons souligné précédemment, il n'y a pas de corrélation directe impliquant les plaques séniles amyloïdes et les dégénérescences neurofibrillaires.
    Les pathologistes eux-mêmes doivent demander aux cliniciens si le patient était dément ou non de son vivant avant d'établir un diagnostic de maladie d'Alzheimer après la mort.
    Une autre raison à l'origine du manque de certitude du diagnostic de maladie d'Alzheimer est liée au fait que de nombreuses personnes présentent une intrication de problèmes vasculaires, de corps de Lewy, de plaques séniles et de dégénérescences neurofibrillaires — toutes ces pathologies survenant dans le cerveau de tout un chacun à mesure que nous vieillissons.
    Il est encore plus déconcertant de constater que l'apparition de ces pathologies ne corrèle pas toujours avec les symptômes comportementaux. En d'autres termes, comme dans l'étude des nonnes, on peut constater lors d'une autopsie que certaines personnes ont une concentration élevée de caractéristiques pathologiques dans leur cerveau, alors qu'elles présentent moins de symptômes de démence que d'autres ayant une concentration moindre de caractéristiques pathologiques dans leur cerveau.

Le b.a.ba. de la maladie d'Alzheimer (8)

Dépasser les plaques séniles
et les
dégénérescences neurofibrillaires

 Extraits du livre de
P. Whitehouse et D. George
Le mythe de la maladie d'Alzheimer


    Il subsiste donc bel et bien un débat quant à savoir si ce sont les protéines bêta-amyloïdes trouvées autour des neurones cérébraux ou les dégénérescences neurofibrillaires.
    Il est probable que la maladie d'Alzheimer n'est pas la conséquence d'un facteur biologique unique, ni même d'un duo de facteurs microscopiques. 
    Je connais peu de scientifiques crédibles qui croient au mythe selon lequel la maladie d'Alzheimer est une maladie, un processus ou une condition unique, mais nombreux sont ceux qui, comme moi, croient que l'appellation de maladie d'Alzheimer est un terme général qui recouvre bon nombre de processus du vieillissement cérébral normal.
    Le vieillissement cérébral est causé par une convergence de facteurs génétiques, environnementaux et comportementaux — d'où le fait que la trajectoire des personnes sur le continuum du vieillissement cérébral varie considérablement.
    Une étude longitudinale importante de la maladie d'Alzheimer et du vieillissement, nommée L'étude des nonnes (The Nun Study), qui a fait la couverture du Time Magazine le 14 mai 2001, a confirmé l'étendue de notre ignorance concernant la toxicité des plaques séniles et des dégénérescences neurofibrillaires dans la maladie d'Alzheimer.
    Cette étude a été menée aux États-Unis auprès de 678 membres de l'ordre religieux des Soeurs de Notre-Dames. Durant des décennies, des chercheurs ont suivi le développement et le déclin cognitifs de ces femmes cloîtrées, effectuant un examen minutieux allant de leurs récits à l'âge de vingt ans à leurs capacités mnésiques durant la vieillesse, jusqu'à l'autopsie de leurs cerveaux.
   

Le b.a.ba. de la maladie d'Alzheimer (7)

Autres hypothèses :
mort des cellules excitatrices,
 maladie infectieuse
et
 Alzheimer-diabète

 Extraits du livre de
P. Whitehouse et D. George
Le mythe de la maladie d'Alzheimer


    Outre les théories déjà exposées, d'autres ont cherché aussi à expliquer l'origine des plaques séniles et des dégénérescences neurofibrillaires. Comme déjà mentionné, ni les unes ni les autres ne sont totalement satisfaisantes et il nous faut désormais dépasser l'explication des plaques et des dégénérescences en tant qu'explication privilégiée de l'Alzheimer.
L'hypothèse de la mort des cellules excitatrices :
    Des études ont impliqué le mécanisme de la mort de cellules excitatrices (MCE) dans la maladie d'Alzheimer.
    Dans la théorie de la MCE, on considère que les neurones meurent du fait d'une stimulation excessive par les acides aminés (neurotransmetteurs) excitateurs.
    Dans les modèles produits chez l'animal, les neurones ont tendance à mourir lorsqu'une dose excessive d'un neurotransmetteur normalement présent, comme le glutamate, est administrée. Du fait que le glutamate et d'autres neurotransmetteurs excitateurs provoquent normalement la décharge électrique des cellules nerveuses, on pense que, à une dose excessive, ils peuvent conduire les neurones à un degré de décharge (d'excitation) les menant à la mort.

Le b.a.ba. de la maladie d'Alzheimer (6)

Les hypothèses inflammatoire
 et
vasculaire

 Extraits du livre de
P. Whitehouse et D. George
Le mythe de la maladie d'Alzheimer


    Ces dernières années, l'hypothèse inflammatoire a pris de l'importance dans la communauté Alzheimer, car des molécules inflammatoires sont souvent associées aux plaques séniles.
    Selon cette hypothèse, la maladie d'Alzheimer survient à la suite d'une inflammation cérébrale, qui crée des métabolites anormaux — de petits produits moléculaires issus des processus métaboliques — à partir de molécules cérébrales normales.
    Le processus inflammatoire qui crée ces métabolites peut être déclenché par de nombreux stimuli, y compris des infections ou des traumatismes crâniens qui précèdent de longtemps le début de la maladie d'Alzheimer — des années, voire des décennies.
    Ces métabolites anormaux, tout comme les protéines réactives normales du système immunitaire que sont les cytokines, sont produits par l'inflammation tissulaire et peuvent se promener dans le cerveau, modifiant les protéines bêta-amyloïdes et conduisant ces dernières à former les plaques séniles bêta-amyloïdes insolubles.
    Du fait que les protéines bêta-amyloïdes et les plaques séniles sont considérées comme étant associées à un processus inflammatoire dans la maladie d'Alzheimer, on a ajouté foi à l'hypothèse anti-inflammatoire.

Le b.a.ba. de la maladie d'Alzheimer (5)


L'hypothèse antioxydative

Extraits du livre de
P. Whitehouse et D. George
Le mythe de la maladie d'Alzheimer

Cerveau normal (Extrait du Mythe
de la maladie d'Alzheimer, reproduit
avec l'autorisation du National Institute
on Aging, Alzheimer's Disease :
Unraveling the Mystery)

    De nombreuses théories ont tenté d'expliquer la présence des plaques séniles et des dégénérescences neurofibrillaires. Nous les examinerons une à une avant de préciser qu'il nous faut désormais dépasser l'explication de ces plaques et ces dégénérescences comme explication unique de l'Alzheimer.
  L'hypothèse antioxydative de la maladie d'Alzheimer est une hypothèse relativement ancienne, qui a refait surface de différentes façons au cours des années, pour expliquer tant la maladie d'Alzheimer que le vieillissement normal.
    Les prémisses de cette théorie sont que des radicaux libres — des atomes ou des groupes d'atomes qui ont au moins un électron non apparié et sont dès lors faiblement liés, instables et hautement réactifs — s'accumulent dans le cerveau, abîment les cellules nerveuses et conduisent à une perte de la fonction cellulaire qui pourrait contribuer à la maladie d'Alzheimer.
    Ces molécules sont produites dans le corps par des processus biologiques naturels et leur formation peut être accélérée par des agents externes tels que des infections, la fumée du tabac, des toxines, des herbicides, des radiations solaires ou des polluants.
    Les radicaux libres sont susceptibles d'endommager les protéines en altérant leur structure chimique et leur ADN, voire en causant des mutations.
    Au fond, lorsque des molécules se scindent du fait du métabolisme physiologique — un processus naturel par lequel des substances chimiques sont créées et détruites dans notre corps — des radicaux libres naissent et réagissent rapidement avec d'autres composants proches, de manière à retrouver la stabilité.
Cerveau présentant des plaques séniles
et des dégénérescences neurofibrillaires
(Extrait du Mythe de la maladie d'Alzheimer,
reproduit avec l'autorisation du National
Institute on Aging, Alzheimer's Disease :
Unraveling the Mystery)
    En réalité, ces radicaux libres "volent" les électrons d'autres molécules, ce qui enclenche une cascade de perturbations pouvant nuire au fonctionnement des cellules vivantes, y compris leurs neurones.
    Normalement, le corps peut stabiliser lui-même les radicaux libres, mais si les antioxydants ne sont pas disponibles dans l'alimentation ou si la production de radicaux libres devient excessive, des lésions peuvent se produire et être particulièrement profondes au niveau des protéines, des lipides et des acides nucléiques (ARN et ADN).
    Les cellules possèdent des enzymes réparateurs de l'ADN qui remplacent les paires de nucléotides (abrégées par A, C, T, G), mais la bataille devient de plus en plus rude à mesure que nous vieillissons.
    Les lésions que les radicaux libres infligent à nos composants microscopiques compromettent le fonctionnement des cellules, des organes et, potentiellement, des principaux systèmes corporels.
    Chez les êtres humains, on pense que ces lésions, causées par les radicaux libres, peuvent accélérer la progression du cancer, des maladies cardio-vasculaires et des maladies dégénératives liées à l'âge, comme la maladie d'Alzheimer.

Le b.a.ba. de la maladie d'Alzheimer (4)


 La théorie TAUiste
ou
l'hypothèse minoritaire


 Extraits du livre de
P. Whitehouse et D. George
Le mythe de la maladie d'Alzheimer
  Les TAUistes pensent que certaines dégénérescences neurofibrillaires se forment à partir des protéines tau intracellulaires au cours du processus de vieillissement, mais d'autres peuvent être le résultat d'un processus morbide.
    On pense généralement que la protéine tau a au moins deux rôles dans le système nerveux humain. La protéine soutient la structure du neurone comme un treillis microscopique et elle régule le transport de nutriments à la manière d'un pipeline intracellulaire.
    Les scientifiques supposent que dans la maladie d'Alzheimer, la protéine tau subit un changement chimique et devient plus collante en raison d'un processus de phosphorylation (par lequel de petits composants nommés phosphates s'ajoutent à la structure chimique de la protéine tau, modifiant peut-être cette dernière).

Le b.a.ba. de la maladie d'Alzheimer (3)


 La théorie BAPtiste
ou
l'hypothèse de la cascade amyloïde


 Extraits du livre de
P. Whitehouse et D. George
Le mythe de la maladie d'Alzheimer
Clivage de la protéine précurseur de l'amyloïde (APP) — Stade 1
L'APP à l'origine (Extrait du Mythe de la maladie d'Alzheimer,
 reproduit avec l'autorisation du National Institute on Aging,
Alzheimer's Disease : Unraveling the Mystery)
Présentation :
    Notons tout d'abord qu'enchâssé dans chaque membrane de cellule nerveuse se trouve un composé produit naturellement et nommé protéine précurseur de l'amyloïde (Amyloid Precursor Protein : APP), qui aide les neurones à croître et à survivre par des moyens que la science ne comprend pas complètement à l'heure actuelle.
    Or, on croit que l'APP facilite la communication entre les cellules. Ainsi, dans un cerveau sain, l'APP, qui est composée d'environ 700 éléments (constitutifs des protéines) nommés acides aminés, est divisée et relâchée des membranes cellulaires par l'action d'enzymes appelés sécrétases. Différents types de sécrétases peuvent agir sur différentes portions de l'APP, créant des peptides de longueurs différentes. Les peptides sont de petites protéines composées d'acides aminés.
Clivage de la protéine précurseur de l'amyloïde (APP) — Stade 2
L'APP est coupée par les bêta- et gamma-secrétases
(Extrait du Mythe de la maladie d'Alzheimer,
reproduit avec l'autorisation du National Institute on Aging,
Alzheimer's Disease : Unraveling the Mystery)
    Si l'enzyme alpha-sécrétase est active, l'APP est divisée par le milieu et forme des fragments protéiniques apparemment inoffensifs. Mais si l'APP est coupée par des enzymes nommées bêta-sécrétases et gamma-sécrétases, un fragment peptidique de type BAP (protéine bêta-amyloïde) est formé.
    Ce mode différent de division de l'APP (protéine précurseur de l'amyloïde) est important, car l'hypothèse de la cascade amyloïde soutient que ce fragment de protéine bêta-amylooïde (BAP) formé de 42 acides aminés est toxique pour le cerveau. Selon cette théorie, le fragment de BAP libère des molécules réactives qui altèrent la chimie neuronale lorsqu'il est déposé parmi les neurones; ces molécules compromettent la structure et le système de transport nutritif des neurones et peuvent précipiter la formation de dégénérescences neurofibrillaires tau-positives, lesquelles conduisent à la mort cellulaire et au développement graduel d'une démence.
Clivage de la protéine précurseur de l'amyloïde (APP) — Stade 3
L'APP coupée forme la plaque sénile
(Extrait du Mythe de la maladie d'Alzheimer,
reproduit avec l'autorisation du National Institute
on Aging, Alzheimer's Disease : Unraveling the Mystery)
   

Le b.a.ba. de la maladie d'Alzheimer (2)

Le mythe dominant de la maladie d'Alzheimer 

Extraits du livre de
P. Whitehouse et D. George
Le mythe de la maladie d'Alzheimer


Cerveau à un stade précoce de vieillissement
(vue du milieu de l'hémisphère droit et coupe verticale).
Au-dessus, les zones ombrées indiquent les plaques
séniles et les dégénérescences neurofibrillaires.
En dessous, l'atrophie des tissus cellulaires dans la partie
extérieure du cerveau ou cortex (Extrait du Mythe de
la maladie d'Alzheimer, reproduit avec l'autorisation
du National Institute on Aging, Alzheimer's Disease :
Unraveling the Mystery)
    La maladie d'Alzheimer est considérée comme étant la forme de démence la plus fréquente dans le monde. C'est une maladie cérébrale progressive et dégénérative, caractérisée par la mort irréversible des cellules cérébrales.
    Cette dégénérescence graduelle, encore mal comprise, conduit à :
    — un rétrécissement et à une atrophie de certaines régions du cerveau,
    — à une diminution de certains neurotransmetteurs, notamment l'acétylcholine,
    — ainsi qu'à une altération des connexions synaptiques entre les cellules qui nous permettent d'apprendre et de retenir des informations.
    Le résultat global de ces pertes est un déclin mental variable, qui affecte la capacité à se souvenir des événements récents, à apprendre de nouvelles choses et à effectuer plusieurs choses à la fois.
    Les médecins ne savent pas ce qui est à l'origine de ce processus. Les changements les plus graves débutent généralement après la soixantaine et près de la moitié des personnes âgées de 85 ans ou plus (ce que l'on nomme les "vieux-vieux") sont touchées.
    Les effets de cette maladie sont :
    — des dysfonctionnements mnésiques,
Cerveau à un stade avancé de vieillissement
(vue du milieu de l'hémisphère droit et coupe verticale).
Au-dessus, les zones ombrées indiquent les plaques
séniles et les dégénérescences neurofibrillaires.
En dessous, l'atrophie des tissus cellulaires dans la
partie extérieure du cerveau ou cortex (Extrait
du Mythe de la maladie d'Alzheimer,
reproduit avec l'autorisation du National
Institute on Aging, Alzheimer's Disease :
Unraveling the Mystery)
    — une perturbation de la capacité d'apprendre, de raisonner, de se faire une opinion, d'identifier des objets, de communiquer et de maintenir un sentiment d'identité,
    — des difficultés profondes à réaliser les activités de la vie quotidienne qui requièrent planification, organisation et fonction motrice,
    — de l'agitation, de l'anxiété, de la dépression, des hallucinations, de la déambulation et de l'insomnie.
    Il est dit que ces déficits sont corrélés à la présence dans le cerveau de lésions pathologiques particulières, causées par deux structures essentiellement protéiniques :
        * les plaques (séniles) de protéine bêta-amyloïde (béta-amyloid protein : BAP) et
        * les dégénérescences neurofibrillaires (neurofibrillary tangles : NFTs).
    Les plaques séniles et les dégénérescences neurofibrillaires, toutes deux observées par le psychiatre allemand Aloïs Alzheimer, se forment de façon plus ou moins importante — et peut-être naturellement — au cours du vieillissement normal.
    Dans la maladie d'Alzheimer, le siège majeur de leurs effets se situe dans deux régions, le cortex et l'hippocampe, où elles interfèrent avec le fonctionnement cognitif normal et contribuent à la mort des neurones.

Le b.a.ba. de la maladie d'Alzheimer (1)


Mémoire, neurones, information et remémoration


Extraits du livre de
P. Whitehouse et D. George
Le mythe de la maladie d'Alzheimer

Cerveau normal
    Voici, avec de larges extraits (avec de légères adaptations et quelques réagencements de paragraphes) du livre du Professeur Whitehouse, un aperçu du mythe de la maladie d'Alzheimer, qui présente un déclin cognitif problématique comme ne faisant pas partie du vieillissement normal, mais d'un processus pathologique. 
De la mémoire :
     Dans notre culture, nous avons tendance à visualiser le cerveau comme un lieu de stockage mnésique de données, un disque dur personnel, dans lequel nous chargeons des unités d'information relatives aux expériences, connaissances et images.
    Bien que cette métaphore populaire soit utile, il est préférable de considérer la mémoire comme un processus complexe plutôt que comme un entrepôt dont nous extrayons de l'information.
    Il en est ainsi car le processus de stockage de l'information est étroitement associé à la pensée, à l'émotion et à la perception; il implique l'interaction de nombreux sous-systèmes dans les cerveaux qui travaillent ensemble dans presque toutes les situations impliquant le stockage et la récupération en mémoire.
    Notre récupération en mémoire se fait en grande partie sous une forme narrative; comme d'autres l'ont dit, nous ne stockons pas nos expériences sous forme de données, comme un ordinateur, nous les formulons sous forme d'histoires.
    Le processus de remémoration implique aussi plus que nos seuls cerveaux. Nos corps et leurs processus hormonaux, musculaires et métaboliques jouent un rôle-clé de soutien au cerveau. La vérité première est peut-être que nous nous souvenons rarement de choses sans un contexte social, dans lequel ceux qui nous entourent facilitent et influencent la récupération en mémoire...
    La mémoire est un phénomène social qui est souvent partagé conjointement par ceux qui nous sont les plus proches. Elle ne peut pas être uniquement réduite à nos cerveaux.

L'Alzheimer se guérit aux sentiments !


Extrait de mon intervention*
au colloque
Re-penser l'ordinaire
Paris, Sorbonne
21-22 mars 2012
   
    * Intitulée : « Réordonner l'ordinaire ou l'ordinaire spiritualisé : l'Alzheimer se guérit aux sentiments ! » cette intervention est disponible 
dans son intégralité sur mes blogs Tunisie Nouvelle république et Spiritisme arabe, référencés sur la page d'accueil de ce blog.

    Repenser cet ordinaire incruste donc la pensée dans cette essence des
profondeurs tout en mouvance, en faisant la matrice d'un savoir immanent; et en l'accompagnant, y compris en son état de latence, le réordonne autour de la nature même de l'être humain, une force en lui rien qu'en mouvement se résolvant en une énergie transcendante. Ainsi faite en connaissance englobante, cette saisine de l'ordinaire met en exergue sa pluralité apparente et invisible, l'ordre en mouvement, incluant une temporalité qui n'est plus figée et de triple dimension, une triplicité comme une trinité, une et multiple à la fois, où présent, passé et futur ne font qu'un, moyennant une plus grande empathie avec le vécu, avec la vie tout simplement.
    Nous développerons cette analyse autour de la thématique de la qualité de la vie, du  bien-être et du souci de soi, dimensions si essentielles de l'ordinaire de nos jours, faisant constamment l'objet d'attentions grandissantes et d'approches renouvelées. Et c'est en prenant comme illustration paroxystique une maladie incurable, condamnant à la dégénérescence progressive, fatale et inarrêtable, et au terrible poids sur l'entourage du malade en termes physique et psychologique : la maladie d'Alzheimer. L'ordinaire de cette maladie étant une prise en charge médicamenteuse qui n'est qu'un leurre, un trompe-l'œil dangereux, emportant le péril iatrogénique des effets indésirables, nous proposons de repenser cet ordinaire, le réordonnant en dehors du traitement chimique en développant tout à la fois une thérapie des sentiments et une approche spirite, réalisant le passage de l'ordinaire ordonné du matérialisme curatif à l'extraordinaire ou l'ordinaire réordonné (ou des—ordonné) de la quête de sens psychosomatique.
    Approche novatrice de la maladie d'Alzheimer, cette spiritualité appliquée à la médecine postmoderne, nous avons essayé de lui donner une assise théorique en notre essai paru chez L'harmattan en janvier 2012, que nous avons voulu comme un manifeste hors les poncifs éculés au moment où l'on ose désormais dans le milieu médical lui-même qualifier de mythe l'Alzheimer.*1* Abondant dans la même direction, revenant au sens vrai de la guérison, nous l'avons intitulé par provocation Guérir l'Alzheimer! non sans avoir insisté, par une ponctuation en interjection, sur sa nature de cri du cœur à la science duquel, il renvoie, instaurant sa thérapie en lieu et place de la thérapie chimique classique désormais décriée et dont on savait déjà qu'elle ne guérissait point.
    Car cet ouvrage se veut une invitation à la transhumance de notre pensée à travers les mentalités, au-delà des pesanteurs de leur ordinaire momifié dans des expressions banales, convenues, une transmutation du médiocre, de l'ordinaire, en quelque chose d'extra, soit un premier ordre, cet extraordinaire dont se fait toute extase. Ainsi se maximisent nos chances d'atteindre au vrai sens des mots échappant à l'entendement par déficience d'énonciation ou pléthore de freins au réordonnancement de nos expressions ordinaires quand nos sentiments manquent d'être au diapason de ce qui est essentiel en nous, nous élevant immanquablement au-dessus d'une condition supposée définitive et qu'on découvrirait augmentée de dimensions insoupçonnées!
    L'Alzheimer ordinaire est ainsi réordonné par une vision progressiste de l'acte curatif le faisant muer du matérialisme dénué de sens à une thérapie immatérielle, presque spirituelle, tout en sens, la thérapie du coeur amenant à une meilleure connaissance du mal, une con-naissance comme une naissance au nouveau sens des mots, nous faisant atteindre à travers le vrai sens des mots à la vraie nature des maux.