Aloïs, c'est qui ?


Aloïs réfère à cette expérience enrichissante d'un accompagnement de l'être cher frappé par la soi-disant maladie accolée à un nom célèbre.
À la faveur du vieillissement cérébral problématique, avec une culture des sentiments, bécothérapie et musicothérapie, l'on vit une expérience humaine inouïe.
Aloïs est ainsi le jumeau infernal de l'enfant joufflu, messager d'un infini amour insoupçonné...

Le b.a.ba. de la maladie d'Alzheimer (6)

Les hypothèses inflammatoire
 et
vasculaire

 Extraits du livre de
P. Whitehouse et D. George
Le mythe de la maladie d'Alzheimer


    Ces dernières années, l'hypothèse inflammatoire a pris de l'importance dans la communauté Alzheimer, car des molécules inflammatoires sont souvent associées aux plaques séniles.
    Selon cette hypothèse, la maladie d'Alzheimer survient à la suite d'une inflammation cérébrale, qui crée des métabolites anormaux — de petits produits moléculaires issus des processus métaboliques — à partir de molécules cérébrales normales.
    Le processus inflammatoire qui crée ces métabolites peut être déclenché par de nombreux stimuli, y compris des infections ou des traumatismes crâniens qui précèdent de longtemps le début de la maladie d'Alzheimer — des années, voire des décennies.
    Ces métabolites anormaux, tout comme les protéines réactives normales du système immunitaire que sont les cytokines, sont produits par l'inflammation tissulaire et peuvent se promener dans le cerveau, modifiant les protéines bêta-amyloïdes et conduisant ces dernières à former les plaques séniles bêta-amyloïdes insolubles.
    Du fait que les protéines bêta-amyloïdes et les plaques séniles sont considérées comme étant associées à un processus inflammatoire dans la maladie d'Alzheimer, on a ajouté foi à l'hypothèse anti-inflammatoire.

    Certains voient l'inflammation comme l'événement jouant le rôle principal dans la production des plaques séniles protéiniques de bêta-amyloïde, alors que les tenants du camp BAPtiste voient l'inflammation comme un événement secondaire et défendent l'idée selon laquelle leur protéine est la caractéristique distinctive de la maladie d'Alzheimer.
    D'autres encore voient tout simplement les marqueurs inflammatoires comme d'innocents spectateurs, n'entretenant aucune relation avec le dysfonctionnement cognitif.
    Une fois encore, les études initiales menées chez des personnes avec problèmes de mémoire ont fourni des résultats montrant que des médicaments anti-inflammatoires non stéroïdiens, tels que l'ibuprofène, la naproxène et l'indométacine pouvaient s'avérer utiles pour la santé cérébrale, mais ces premières études n'ont pas pu être reproduites. La consommation de ces médicaments peut avoir de graves effets secondaires, tels que des hémorragies dans le système gastro-intestinal.  
    Terminons en revenant sur l'intérêt de prendre garde à notre tête, les études récentes ayant montré que les traumatismes crâniens élèvent le risque de développer une maladie d'Alzheimer chez les porteurs du gène de prédisposition ApoE-4. Richard Mayeux et ses collègues ont trouvé que le risque de développer une démence était deux fois plus élevé lorsque l'Apo-E4 était présente sans traumatisme crânien, mais dix fois plus élevé lorsque l'ApoE-4 et un traumatisme crânien étaient présents conjointement (Mayeux, R., et al., 1995 : Synergistic effects of traumatic head injury and apolipoprotein-E4 in patients with Alzheimer's disease. Neurology, 45, 555-557).  
    Pour ce qui est de l'hypothèse vasculaire, de nombreux parallèles ont été établis entre des mécanismes causaux similaires dans la maladie d'Alzheimer et dans la démence vasculaire, par une focalisation sur la pathologie des vaisseaux sanguins.
    On sait depuis longtemps que des accidents vasculaires cérébraux, une obstruction ou une rupture soudaine d'un vaisseau sanguin irriguant une partie du cerveau peuvent mener à la mort du tissu cérébral et à des troubles cognitifs.
    Les accidents vasculaires qui touchent l'hémisphère gauche du cerveau peuvent provoquer des problèmes de langage (une aphasie), tandis que des accidents vasculaires dans l'hémisphère droit peuvent provoquer des problèmes visuospatiaux, par exemple de faibles habiletés de dessein, une mauvaise orientation spatiale ou des difficultés à attacher ses chaussures.
    De petites zones de nécroses (de tissu cérébral mort, ou infarct), des caillots dans des aires cérébrales stratégiques ou encore l'obstruction de multiples petits vaisseaux sanguins peuvent être à l'origine d'une démence en réduisant l'apport d'oxygène au cerveau et en perturbant les circuits de cellules nerveuses impliqués dans la prise de décision, la mémoire et les habiletés langagières.
    Avant que les plaques séniles et les dégénérescences neurofibrillaires ne soient érigées en principales suspectes dans la maladie d'Alzheimer, on pensait que les démences liées à des accidents vasculaires cérébraux étaient les causes fréquentes de troubles cognitifs.
    De nombreux patients semblent avoir une démence mixte : un regroupement de processus vasculaires et dégénératifs qui, considérés ensemble, compliquent l'établissement d'un diagnostic clair de maladie d'Alzheimer.